Vous est-il arrivé une fois de tomber sur un livre où se mêlent à la fois magie, créatures mythiques et Afrique ? C’est ce qu’on peut appeler “afro-heroic fantasy”. Il s’agit d’un genre de littérature épique dont l’intrigue se déroule dans un univers merveilleux et fantastique. L’Afro-heroic fantasy a la particularité de mettre en avant les créatures mythiques d’inspiration africaine. Il y a peu de temps, j’ai découvert « Le fabuleux destin d’Apie kana » , une nouvelle fantastique publiée en autoédition et disponible sur les plateformes Amazon et Kobo. C’est l’histoire d’Apie Kana, une jeune maman et princesse africaine du XVI eme siècle. Elle est la seule sur qui repose l’espoir de tout un peuple alors que les habitants de Vangamoudé sont apeurés par l’arrivé de terrifiants envahisseurs assoiffés de sang sur leur terre. L’héroïne fait face aux plus dangereuses créatures mythiques africaines afin d’espérer porter secours à ses sujets et enfin sauver son peuple.

Je suis allée à la rencontre de A. A. BEVILIS qui en est l’auteure. C’est aussi l’une des rares autrices dans le domaine de l’afro-heroic fantasy. Voici la retranscription de mon échange avec cette amoureuse des lettres qui a troqué sa veste de sociologue environnementaliste pendant plus d’une dizaine d’années contre la plume.

  • Bonjour, merci de nous avoir donné l’opportunité de partager votre histoire avec nous. Et si on commençait par parler de votre métier. Que signifie pour vous « écrire » ? Quand et comment avez-vous découvert votre talent et surtout votre vocation.

Ecrire pour moi signifie exister. Et surtout écrire est un formidable moyen de passer à la postérité et d’être immortelle (rires). Les écrits restent, les paroles s’envolent. J’ai ce besoin de laisser un héritage aux générations futures depuis ma tendre jeunesse. Pourquoi ? Je ne le sais pas. Mes premières fictions datent je pense de l’âge 10-11 ans. Je revois mes cahiers où je griffonnais des histoires d’amitié entre ados. L’idée de devenir écrivaine a toujours été là, à côté de mes envies de voyage, d’aventures, etc. Mais comme chacun sait, l’homme propose et Dieu dispose. Finalement, il m’aura fallu passer mes 40 ans d’âge, pour oser en faire mon métier.

  • Quels sont vos thèmes de prédilection, de quoi parlez-vous principalement dans vos livres ? Pourquoi ?

La femme et l’Afrique. La femme sans doute parce que je suis femme et que je sais tous les défis auxquels font face toutes les femmes dans le monde. Dans mes livres, la femme a toujours une place centrale. C’est une femme forte, courageuse et puissante. C’est une femme qui doit inspirer des vocations. Mais depuis que j’ai un fils, j’essaie aussi de créer un peu plus de personnages masculins leaders.

L’Afrique, bien sur parce que je suis africaine, et surtout parce que je suis émerveillée par la richesse de la culture et des traditions africaines. Grâce à ma chaine Youtube Afro histoire et culture, où je raconte l’histoire africaine, j’ai découvert en faisant des recherches pour mes vidéos, des trésors de l’histoire africaine dont je n’avais jamais entendu parler. Ni dans mon parcours scolaire ni dans les médias. Je m’inspire de ces trésors et de la beauté de toutes ces traditions  pour créer les intrigues de mes romans. J’espère contribuer à mon humble niveau à la vulgarisation de l’image d’une Afrique qui gagne, qui est belle et qui est riche.

  • Dans quel genre littéraire écrivez-vous ? Comment décriviez-vous votre style d’écriture ?

J’écris de l’afro heroic fantasy. Mes histoires mêlent action et aventures et mes personnages naviguent dans un univers de magie et de mythes. Pour n’avoir aucune limite dans mes écrits, j’ai choisi d’inventer des royaumes et des peuples. Mais ces royaumes se situent toujours en Afrique. D’où le terme afro que je rattache au genre heroic fantasy. Dans mon livre « le fabuleux destin d’Apie Kana » le royaume de Vangamoudé, royaume qui est donc une pure invention, se situe en Afrique de l’ouest et la culture de ses habitants s’inspire fortement de la culture Akan (peuples d’Afrique de l’ouest).

Pour mon style, je dirais qu’il est en devenir, s’affirmant au fur et à mesure que j’écris. Cependant, je ne suis pas intéressée à suivre un modèle ou un idéal particulier. J’écris de la manière la plus simple et la plus claire possible. Je privilégie les phrases courtes, même si j’ai encore tendance à écrire des phrases que je juge trop longues. Comme je parle d’un monde qui n’est pas bien connu, j’utilise beaucoup de descriptions. Le challenge pour moi est d’éviter que ces descriptions alourdissent mes textes ou qu’elles soient assommantes à la lecture. 

 

  • Racontez-nous les difficultés d’écrire un livre, surtout dans un domaine comme le vôtre. Et pourquoi avoir choisi l’autoédition ?

Ecrire est en effet une activité qui n’est pas toujours aisée. En général mes histoires sont imagées dans mon esprit. Tel un film, je vois toute la trame en images dans ma tête. Quand il faut les traduire par des mots, c’est une autre paire de manches. Mais c’est cela la passion de l’écriture, n’est ce pas ! Je rencontre également des difficultés qui viennent du fait que j’écris sur une période sur laquelle il y a très peu d’écrits ou de films. Il est facile de s’imaginer l’Europe médiévale ou encore les fées et autres personnages mythiques de la culture occidentale. Il y a tant de textes, de films sur cette époque qu’il n’y a pas besoin d’aller chercher bien loin pour avoir des ressources. L’Afrique des temps anciens, c’est tout autre chose. De plus, trouver des textes écris par des africains eux mêmes pour être certains d’avoir une information qui n’est pas biaisée, est aussi une autre complexité.  Mais qui cherche trouve n’est ce pas !

J’ai choisi l’autoédition, parce qu’il était temps pour moi de me réaliser en tant qu’écrivaine. Je ne voulais pas attendre de trouver une maison d’édition, ce qui on le sait peut parfois prendre des années. L’autoédition est un moyen formidable de donner vie à ses envies. Mais je ne suis pas contre l’idée de pénétrer le circuit classique et que mes œuvres soient éditées un jour par une maison d’édition.

  • Quel est votre rapport à l’Afrique, à la littérature africaine ? Quelle lecture faites-vous de la littérature africaine et de ses auteurs ?

Comme je l’ai dit précédemment, l’Afrique est le lieu par excellence où se déroule toutes les histoires que je raconte. J’ai été façonnée par les textes de Bernard Dadié, Régina Yaou, Ahmadou Kourouma, Senghor, Francis Bebey, pour ne citer que ceux là. La littérature africaine a forgé la femme engagée que je suis aujourd’hui. Depuis que je vis à l’étranger, c’est une littérature qui me permet de me ressourcer, de retrouver les odeurs et les sensations qui ont habité mon quotidien pendant une grande partie de ma vie. Je trouve vraiment dommage que l’excellence de la littérature africaine ne soit toujours pas célébrer dans le monde, à sa juste valeur, encore aujourd’hui. La nouvelle génération d’auteurs fait preuve pourtant d’innovation et d’audace.  

  • Voulez-vous faire de l’écriture votre métier à temps complet ? Quelles sont vos astuces pour aller à la rencontre de son public ?

J’ai quitté mon dernier emploi, il y a quelques mois seulement, pour me consacrer entièrement à l’écriture. Pour l’instant, j’utilise majoritairement les médias sociaux pour aller à la rencontre de mon public. Mais il y a aussi le biais de rencontres littéraires dans des lieux dédiés comme les bibliothèques et les librairies ou encore les maisons de quartiers.

  • Comment vit-on de sa plume ?

Je pourrai y répondre dans quelques mois quand financièrement mes écrits pourront me faire vivre. Pour l’instant, ce n’est pas encore le cas, mais ça ne devrait pas tarder. J’y travaille et surtout j’y crois.

  • Quels rapports entretenez-vous avec vos collègues auteurs ?

Grâce aux réseaux sociaux, j’ai commencé à nouer des contacts avec d’autres auteurs. Cela est vraiment important de pouvoir échanger avec des personnes qui font le même métier que vous. Echanger sur les opportunités, les difficultés, les réseaux, la vie d’écrivain etc. Je multiplie également les contacts avec les autres auteurs, parce que je suis la présidente de l’association Litté Afro qui vient d’être créée. Cette association a pour mission de promouvoir la littérature produite par les auteurs africains et les auteurs afro-descendants résidant en Europe. 

  • Des recommandations ? Des futurs projets ?

En recommandation, je dirai osez vivre vos rêves, et cela peu importe votre âge. Bien sur n’hésitez pas à acheter mon livre « le fabuleux destin d’Apie kana » qui est en vente sur Amazon et Kobo en format livre papier et ebook.

Mes projets ? La sortie prochaine de mon second livre intitulé « Ayati la guerrière ». Dans le cadre de l’association Litté Afro, nous sommes entrain de préparer l’organisation d’un festival de la littérature afro qui devrait se tenir en France en 2020.

Mes contacts

bevilisarmelle@gmail.com

Instagram : @aabevilisecrivain

Facebook : @aabevilisecrivain

Ma chaine Youtube : Afro histoire et culture  https://www.youtube.com/channel/UC4HaYJ2fh3-hIdKo-v_qq4Q

Écrit parOphelie Boudimbou

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3 Comments

  1. Celvie 4 juin 2019 at 7h09 - Reply

    Ouah! Je l’achèterai certainement. Merci pour cet article et surtout la découverte.

    • Ophelie Boudimbou 4 juin 2019 at 7h21 - Reply

      Bonjour chère Celvie, je suis contente que cet article vous plaise. Le livre est disponible sur Amazon et Kobo. N’hésitez pas à me partager votre avis après lecture de l’oeuvre. Je serai ravie d’échanger avec vous à ce sujet!
      Ophélie.

    • AA Bévilis 10 juin 2019 at 20h35 - Reply

      Cela me touche énormément que cet article vous donne l’envie de découvrir mes écrits. J’espère que vous allez faire partie des grands esprits, c’est le nom que je donne à mes lecteurs et lectrices. Bonne lecture et je vous souhaite le meilleur.

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